Introduction
L’Odyssée est une histoire intemporelle, d’une part pour ses monstres terrifiants, ses scènes d’action palpitantes et la richesse de ses informations autour de la géographie et des légendes méditerranéennes, mais aussi parce qu’elle relate l’histoire d’un irrésistible héros qui tente désespérément de retrouver sa ville, sa famille et son trône.
Ainsi, ‘L’Odyssée’ n’est pas seulement une grande épopée romantique et une aventure épique. C’est aussi une description terriblement réaliste de la nature humaine et un récit brillamment élaboré. Les auteurs d’aujourd’hui pourraient s’inspirer de la manière dont Homère organise son intrigue et fait s’affronter les personnages afin de plonger complètement le lecteur dans l’histoire.
Étant donné qu’elle fut écrite il y a près de trois mille ans, elle s’adresse aux sensibilités de l’époque qui sont bien différentes de celles d’aujourd’hui. Le lecteur doit donc faire un effort pour comprendre l’esprit de l’Antiquité et s’y plonger, surtout lorsque son exemplaire de ‘L’Odyssée’ est traduit en poésie.
En faisant cet effort, la compréhension devient plus facile et le texte finit par ne plus sembler si ancien ou étranger tant le récit est captivant.
Cet ebook comprend le bref passage du livre IX de ‘l’Odyssée’ d’Homère, dans lequel, après neuf jours de tempête, Ulysse se retrouve échoué sur une île inconnue. Il envoie des éclaireurs pour contacter les habitants, un peuple pacifique qui vit du « fruit fleuri du lotus ». Certains membres de l’équipage d’Ulysse goûtent au fruit, après quoi ils perdent toute envie de poursuivre leur voyage : tout ce qu’ils voulaient maintenant, c’était rester là où ils étaient avec les Mangeurs de lotus, brouter le lotus et oublier toute idée de retour. Ulysse résiste à la tentation de goûter au lotus ; au lieu de cela, il ramène de force son équipage au navire et met les voiles aussi vite que possible, « de peur que d’autres d’entre eux ne mangent le lotus et ne pensent plus à leur terre natale ».
Des légendes sur le pays des mangeurs de lotus ont perduré dans le monde antique. Hérodote, dans ses ‘Histoires’, rapporte une tradition qu’il situe près de la côte africaine : peut-être près de la Libye, peut-être sur l’île de Djerba, au large de l’actuelle Tunisie. Il spécule également sur son identité botanique : certains pensaient qu’il s’agissait d’un fruit sucré et capiteux comme la datte, et d’autres d’un vin produit à partir d’un tel fruit. Plus récemment, il a été suggéré que sa fleur aurait pu être celle du nénuphar bleu d’Égypte (Nymphaea caerulea), dont on sait aujourd’hui qu’il possède de légères propriétés sédatives et psychoactives. Mais c’est le mythe plus que l’analyse littérale de cette histoire qui la rend attrayante. Ulysse était l’archétype de l’homme en mission : le thème central de son histoire, et le cœur de son personnage, est sa détermination à résister à toutes les distractions et tentations, en restant concentré sur son objectif premier. Tout comme il était obligé de boucher ses oreilles au chant des sirènes, il ne pouvait se permettre de goûter au fruit du lotus. Au cours des siècles suivants, son sang-froid et la conviction avec laquelle il attache aux rames son équipage réticent ont illustré l’idéal du leadership.
Homère
Pour comprendre l’évolution de la civilisation hellénique, il est nécessaire de remonter à la première période de son histoire, l’âge homérique qui s’étendit approximativement de 1200 à 800 avant Jésus-Christ. C’est à cette époque que la nation grecque s’est formée et qu’ont été posées les fondations pour de nombreux développements sociaux et politiques des siècles suivants. Toute la gloire de la Grèce ne peut être attribuée à l’âge homérique, mais il n’en reste pas moins vrai que la plupart des institutions et attributs caractéristiques des Grecs à leur apogée sont en fait des héritages de ce qui existait aux premiers jours.
On sait peu de choses sur l’auteur appelé « Homère », si peu que l’on se demande s’il n’a jamais existé. Selon une théorie, il s’agirait d’un aveugle qui aurait vécu au VIIIe siècle avant Jésus-Christ et que les Grecs considéraient comme leur plus grand poète. Selon une autre théorie, le nom d' »Homère » ne fait que désigner les nombreux auteurs qui ont enrichi l’histoire de ‘l’Odyssée’ au fil des générations. Une chose sur laquelle les historiens contemporains s’accordent est que, même si une seule personne a effectivement écrit ‘L’Odyssée’ (et son complément, ‘L’Iliade’), l’histoire trouve son origine dans une longue tradition de récits oraux qui n’avaient jusque-là pas été couchés sur papier. Ces histoires étaient transmises de génération en génération, et chaque conteur ajoutait de nouveaux détails ou peaufinait le contenu. L’identité exacte d’Homère reste l’un des grands mystères littéraires qui n’a pas encore été résolu, un mystère que les spécialistes ont baptisé « la question homérique ».
Malgré le mystère entourant ses origines et sa vie, le style de narration d’Homère a été une grande influence. ‘L’Odyssée’ est un modèle de la quête épique et a inspiré d’innombrables récits. Cette épopée offre également un rare aperçu poétique de la vie dans la société grecque antique. En outre, Homère a employé une variété de procédés littéraires, tels que les métaphores, qui ont influencé les auteurs depuis des millénaires.
CONTEXTE
En 1200 avant J.-C., les Grecs occupaient la plupart des régions septentrionales de la péninsule et quelques sites éparpillés le long de la côte. Ils se sont installés progressivement, d’abord en venant occuper les zones les moins peuplées avec leurs troupeaux. Beaucoup de ces premiers immigrants semblent avoir appartenu au groupe que l’on a appelé plus tard les Ioniens. Un autre groupe, les Achéens, s’est installé plus au sud, a conquis Mycènes et Troie, et a fini par dominer la Crète. Peu après 1200, les grandes invasions doriennes commencent et atteignent leur apogée environ deux siècles plus tard. Certains Doriens s’installèrent en Grèce centrale, mais la plupart prirent la mer et conquirent les parties orientales du Péloponnèse et les îles du sud de la mer Égée. Vers 1000 avant J.-C., ils s’emparèrent de Knossos, le principal centre de la civilisation minoenne sur l’île de Crète.
Qu’ils soient Achéens, Ioniens ou Doriens, la plupart les Grecs de l’âge homérique partageaient la même culture relativement primitive. Ce n’est qu’au tout dernier siècle de cette période que la connaissance de l’écriture se répand. Nous devons donc envisager les Grecs homériques comme un peuple pré-alphabète pendant la plus grande partie de leur histoire avec des réalisations intellectuelles telles que des chansons folkloriques, des ballades et de courtes épopées chantées et embellies par les bardes alors qu’ils erraient d’un village à l’autre. Une grande partie de ces productions ont finalement été réunies dans un grand cycle épique par un ou plusieurs poètes et mis sous forme écrite au neuvième siècle avant Jésus-Christ. Bien que tous les poèmes de ce cycle ne nous soient pas parvenus, les deux plus importants, ‘l’Iliade’ et ‘l’Odyssée’, nous renseignent sur les idéaux et les coutumes de l’époque homérique.
Les institutions politiques des Grecs homériques étaient extrêmement primitives. Chaque petite communauté de villages était indépendante de tout contrôle extérieur. Le rôle de l’État était très faible. Le roi ne pouvait pas écrire les lois, ni les faire appliquer ou encore administrer la justice. Il ne recevait aucune rémunération, mais devait cultiver sa ferme pour vivre comme tout autre citoyen. En réalité, ses seules fonctions étaient militaires et sacerdotales. Il commandait l’armée en temps de guerre et offrait des sacrifices pour attirer les faveurs des dieux sur la communauté. Bien que chaque petit groupe de villages ait son conseil des nobles et son assemblée des guerriers, aucun de ces organes n’avait une composition ou un statut précis en tant qu’organe du gouvernement. Les fonctions du premier conseil étaient de conseiller et d’assister le roi et de l’empêcher d’usurper des pouvoirs despotiques. Les fonctions des seconds étaient de ratifier les déclarations de guerre et d’approuver les traités de paix. Presque sans exception, la coutume se substituait à la loi et la justice était une affaire privée. Même un homicide volontaire n’était punissable que par la famille de la victime. S’il est vrai que des litiges étaient parfois soumis au roi pour être réglés, celui-ci agissait dans ce cas comme un simple arbitre et non comme un juge. En fait, la conscience politique des Grecs de cette époque était si peu développée qu’ils ne concevaient pas le gouvernement comme indispensable à la préservation de l’ordre social. Lorsque Ulysse, roi d’Ithaque, s’absenta pendant vingt ans, aucun régent ne fut nommé à sa place et aucune session du conseil ou de l’assemblée ne fut tenue. Personne ne semblait s’inquiéter de l’absence de gouvernement, même sur une si longue période.
Comme on le sait, les divinités de la religion homérique étaient de forme humaine. Il était vraiment nécessaire qu’il en soit ainsi pour que le Grec se sente chez lui dans le monde sur lequel elles régnaient. Des êtres distants et omnipotents comme les dieux de la plupart des religions orientales auraient inspiré la peur plutôt qu’un sentiment de sécurité. Ce que le Grec voulait, ce n’étaient pas nécessairement des dieux très puissants, mais des divinités avec lesquelles il pouvait négocier sur un pied d’égalité. Il a donc doté ses dieux d’attributs semblables aux siens, avec des corps humains, des faiblesses et des besoins humains. Il imaginait que les divinités se querellaient fréquemment, avaient besoin de nourriture et de sommeil, se mêlaient librement aux hommes, et même procréaient occasionnellement avec des femmes mortelles. Ils ne différaient des hommes que par le fait qu’ils se nourrissaient d’ambroisie et de nectar, ce qui les rendait immortels. Ils ne vivaient pas dans le ciel ou dans les étoiles, mais au sommet du mont Olympe, un pic situé dans le nord de la Grèce et dont l’altitude est d’environ 3 000 mètres.
La religion était profondément polythéiste et aucune divinité n’était élevée très haut au-dessus des autres. Zeus, le dieu du ciel et le maître de la foudre, qui était parfois appelé le père des dieux et des hommes, recevait souvent moins d’attention que Poséidon, le dieu de la mer, Aphrodite, déesse de l’amour, ou Athéna, déesse de la guerre et patronne de l’artisanat. Comme les Grecs n’avaient pas de diable, leur religion ne peut être qualifiée de dualiste. Presque toutes les divinités étaient capables de malveillance comme de bienveillance, car il leur arrivait de tromper les hommes et de leur faire commettre des méfaits. Le dieu le plus proche du mal est Hadès, qui règne sur le monde souterrain. Bien qu’il soit décrit dans les poèmes homériques comme « implacable et inflexible » et le plus détestable des dieux pour les mortels, il n’a jamais été supposé avoir joué un rôle actif dans les affaires de la terre. Il n’était pas considéré comme la source de maladies, de catastrophes naturelles ou de famines. Il ne tentait pas les hommes et ne s’employait pas à faire échouer les desseins bienveillants des autres dieux. Il était simplement considéré comme le gardien du royaume des morts.
Les Grecs de l’époque homérique étaient presque totalement indifférents à ce qui leur arrivait après la mort. Non seulement ils n’accordaient aucun soin aux corps des morts, mais ils les incinéraient fréquemment. Ils supposaient cependant que les ombres ou les fantômes des hommes survivaient pendant un certain temps après la mort de leur corps. Tous, à quelques exceptions près, allaient au même endroit – le sombre royaume d’Hadès situé sous la terre. Ce n’était ni un paradis ni un enfer : personne n’était récompensé pour ses bonnes actions et personne n’était puni pour ses péchés. Chacune des ombres semblait poursuivre le même genre de vie que son incarnation humaine avait menée sur terre. Les poèmes homériques font parfois mention de deux autres royaumes, la plaine élyséenne et le royaume du Tartare, qui semblent à première vue contredire l’idée de l’absence de récompenses et de punitions dans l’au-delà. Mais les quelques individus qui jouissaient de la douceur et du confort de la plaine élyséenne n’avaient rien fait pour mériter de telles bénédictions ; ils étaient simplement des personnes que les dieux avaient choisi de favoriser. Le royaume du Tartare n’était pas vraiment une demeure des morts, mais un lieu d’emprisonnement pour les divinités rebelles.
Le culte dans la religion homérique consistait principalement en des sacrifices. Les offrandes n’étaient cependant pas faites pour expier un péché, mais simplement pour plaire aux dieux et les inciter à accorder leurs faveurs. En d’autres termes, la pratique religieuse était extérieure et mécanique et n’était pas très éloignée de la magie. La révérence, l’humilité et la pureté du cœur n’y étaient pas essentielles. L’adorateur n’avait qu’à remplir sa part du marché en faisant le sacrifice approprié et les dieux remplissaient la leur. Pour une religion comme celle-ci, aucune institution élaborée n’était nécessaire. Comme il n’y avait pas de mystères ni de sacrements, n’importe quel homme pouvait accomplir les rites simples. En règle générale, chaque chef de famille implorait la faveur des dieux pour sa propre maison et le roi remplissait la même fonction pour l’ensemble de la communauté. S’il est vrai que les voyants ou les prophètes étaient fréquemment consultés en raison de la croyance selon laquelle ils étaient directement inspirés par les dieux et pouvaient donc prédire l’avenir, ils n’appartenaient pas à une classe sacerdotale. De plus, la religion homérique n’incluait pas de culte ou de reliques sacrées, pas de jours fériés et pas de système de culte du temple. Le temple grec n’était pas une église ou un lieu de rassemblement religieux et aucune cérémonie n’y était célébrée. Il s’agissait plutôt d’un sanctuaire que le dieu pouvait visiter occasionnellement et utiliser comme une maison temporaire.
Comme nous l’avons déjà dit, la religion des Grecs de l’époque homérique n’était pas véritablement liée à la morale. S’il est vrai que les dieux étaient généralement disposés à soutenir le bien, ils ne considéraient pas qu’il était de leur devoir de combattre le mal et de faire prévaloir le bien. En accordant des récompenses aux hommes, ils semblent avoir été plus influencés par leurs propres caprices et par la gratitude pour les sacrifices offerts que par une quelconque considération pour le caractère moral. Le seul crime qu’ils punissaient était le parjure, et ce, de manière très cohérente. Il semble donc logique de conclure que la moralité homérique ne reposait sur aucune base de sanctions surnaturelles. Son véritable fondement serait plutôt militaire. Presque toutes les vertus vantées dans les épopées étaient celles qui feraient de l’individu un meilleur soldat : bravoure, maîtrise de soi, patriotisme, sagesse (dans le sens de la ruse), amour de ses amis et haine de ses ennemis. Il n’y avait pas de conception du péché au sens chrétien d’actes répréhensibles dont il faut se repentir ou pour lesquels il faut expier.
À la fin de l’âge homérique, le grec suivait déjà les idéaux qui devaient le guider dans les siècles suivants. C’était un optimiste, convaincu que la vie valait la peine d’être vécue pour elle-même, et il ne voyait aucune raison d’attendre la mort comme une libération heureuse. C’était un égoïste, qui recherchait l’accomplissement de soi. En conséquence, il rejetait la mortification de la chair et toutes les formes de renoncement qui impliquaient la frustration de la vie. Il ne voyait aucun mérite à l’humilité ou au fait de tendre l’autre joue. C’était un humaniste, qui adorait le concret et le naturel plutôt que l’autre monde ou le sublime. Pour cette raison, il refusait d’investir ses dieux de qualités inspirant la crainte, ou d’inventer une quelconque conception de l’homme en tant que créature dépravée et pécheresse. Enfin, il était attaché à la liberté sous une forme encore plus extrême que celle que la plupart de ses descendants de l’époque classique étaient prêts à accepter.
L’Odyssée a été écrite, comme nous l’avons déjà mentionné, vers 700 avant J.-C., pendant la période archaïque (750 – 550 avant J.-C.). C’est une période de grands changements économiques et sociaux dans l’histoire de la Grèce, due à des migrations massives qui ont conduit au développement de nouvelles cités-états (appelées polis) et de lois pour les gouverner. La citoyenneté et les droits politiques donnent une bonne indication du rôle des femmes dans la société grecque.
Lors du mariage, les femmes devenaient les pupilles légales de leur mari, comme elles l’avaient été auparavant de leur père lorsqu’elles n’étaient pas encore mariées. Il était courant qu’un père vende sa jeune fille en mariage et la jeune femme n’avait pas son mot à dire sur le choix de ses prétendants. Cela se faisait alors que la jeune fille était encore adolescente et que le marié était de dix à quinze ans plus âgé. Lorsque le père ou le tuteur, donnait la jeune fille en mariage, il répétait la phrase qui exprimait le but premier du mariage : « Je te donne cette femme pour le labourage [la procréation] d’enfants légitimes ». Le rôle de la femme se situait essentiellement au sein du foyer. Les ménages dépendaient donc des femmes, dont le travail permettait à la famille d’être économiquement autonome et aux citoyens masculins de participer à la vie publique de la polis (cité).
L’Oeuvre
L’Odyssée reprend l’histoire d’Ulysse, sur le chemin du retour, dix ans la guerre de Troie, qui a elle-même duré dix ans. Comme pour l’Iliade, le poème est divisé en 24 livres. L’épisode d’Ulysse et des mangeurs de lotus se trouve dans le livre XI.
Quand l’histoire démarre, Ulysse est retenu captif par la déesse Calypso sur une île lointaine. Dans sa ville natale, Ithaque, sa femme, Pénélope, est assiégée par des prétendants, qui se sont installés chez elle, profitant de l’ancienne coutume grecque d’hospitalité. Télémaque, fils d’Ulysse et de Pénélope, doit regarder les prétendants s’emparer de leur maison, en attendant que Pénélope choisisse un nouveau mari. Tous, sauf Pénélope ; supposent qu’Ulysse est mort après 20 ans d’absence.
Athéna, la déesse de la guerre, veille sur Ulysse depuis la guerre de Troie.
Elle demande à Zeus de l’aider à libérer Ulysse de l’île de Calypso. Zeus envoie son fils Hermès pour aider Ulysse dans sa fuite. Au même moment, Athéna se rend à Ithaque pour offrir son aide à Pénélope et Télémaque. Elle conseille au fils de quitter Ithaque pour trouver des informations sur l’endroit où se trouve son père. Les prétendants remarquent le courage et l’autorité retrouvés de Télémaque et complotent pour l’assassiner à son retour à Ithaque. Lors de sa visite au roi Ménélas sur l’île de Sparte, Télémaque apprend qu’Ulysse est vivant.
Hermès aide à libérer Ulysse, qui navigue vers le pays des Phéaciens. Épuisé, il s’effondre sur le rivage, où la princesse Nausicaa le découvre. Elle le conduit au roi, Alcinoos, et à sa reine, Arete. Là, Ulysse leur raconte l’histoire de son voyage jusqu’ici. Lui et ses hommes ont rencontré de nombreuses épreuves sur le chemin du retour à Ithaque. Ils ont failli se perdre, eux et leurs souvenirs, dans le pays des mangeurs de lotus, puis ont subi la colère de Poséidon en aveuglant son fils, le cyclope Polyphème. Ulysse et son équipage ont reçu d’Éole une poche pleine de vents de navigation, mais, emportés par leur curiosité, ses hommes ont accidentellement libéré les vents, ce qui les a fait dévier de leur route et les a éloignés de chez eux. Ils ont rencontré des cannibales et des sorcières, Ulysse a visité le royaume des morts, ils ont évité l’attrait des chants mortels des sirènes et ils ont échappé à de nombreux monstres. Ulysse a perdu ses hommes un par un, et les autres ont été exterminés lorsqu’ils ont mangé le bétail d’Hélios, contre lequel le prophète aveugle Tirésias avait mis en garde Ulysse. Ils furent punis par un seul éclair envoyé par Zeus, qui détruisit le navire d’Ulysse. Il échoua sur l’île d’Ogygie, où Calypso le retint captif pendant sept longues années.
En entendant les récits du voyage d’Ulysse, le roi Alcinoos lui vient en aide en lui fournissant un navire. Athéna aide également Ulysse une nouvelle fois, en le prévenant du chaos qui règne à Ithaque et en l’informant que le pire est à venir. Elle déguise Ulysse en mendiant et lui demande de s’arrêter à la ferme de son vieil ami, le porcher Eumée, avant de se rendre chez lui. Elle organise également les retrouvailles entre Ulysse et Télémaque, à qui elle a conseillé de rentrer chez lui. Télémaque raconte à Ulysse le comportement des prétendants, et ils complotent le meurtre en masse des prétendants pour restaurer l’honneur de leur maison.
Quelques personnages commencent à reconnaître Ulysse à travers son déguisement, notamment le chien de son enfance, Argos, et la nourrice de son enfance, Euryclée. Cependant, sa femme, Pénélope, ne le reconnaît pas. Lorsque les prétendants rencontrent Ulysse déguisé en mendiant, ils sont cruels avec lui, le raillant et l’obligeant à combattre un autre mendiant. Mais Ulysse sait faire preuve de retenue et attendre son heure pour mettre son plan à exécution. Pénélope déclare qu’elle organisera un concours pour choisir son prochain mari – celui qui pourra maîtriser l’arc d’Ulysse pour abattre une rangée de haches gagnera. Lorsque le concours commence, aucun des prétendants n’est capable de tendre l’arc.
Ulysse, toujours déguisé, se porte volontaire pour relever le défi, au grand dam des prétendants, mais Pénélope l’autorise à essayer. Il bande l’arc et abat facilement les haches. Les prétendants sont choqués, et Ulysse, profitant de leur confusion, commence à les tuer ainsi que les servantes qui les ont aidés. Athéna offre une fois de plus son aide, et Télémaque et ses fidèles serviteurs se joignent à eux. Enfin, Ulysse et Pénélope sont réunis, mais non sans que Pénélope ne subisse une dernière épreuve pour s’assurer de l’identité d’Ulysse. Cependant, ils ne peuvent pas encore vivre heureux pour toujours : les familles des prétendants tués veulent se venger. Les dieux interviennent finalement, Athéna et Zeus ordonnant la paix. Le dernier voyage d’Ulysse consiste à voir son père, puis à offrir un sacrifice à Poséidon, afin que le dieu le laisse en paix, lui et sa famille.
Le genre littéraire
Un poème épique est un long poème narratif écrit dans un style grandiose qui raconte les aventures de héros, exprime des valeurs culturelles et a une signification culturelle, nationale ou religieuse. Le mot épopée est en fait dérivé du grec epos, qui signifie « lignes » ou « vers » et souligne ainsi la nature poétique du genre. Dans la Grèce antique, les épopées étaient récitées par des bardes, ou chanteurs, lors d’occasions spéciales. Elles étaient transmises oralement pendant des siècles avant d’être écrites. L’Odyssée, qui s’inspire de cette tradition orale, est l’une des plus anciennes épopées jamais consignées par écrit.
Les poèmes épiques présentent plusieurs caractéristiques. L’Odyssée et l’Iliade ont contribué à établir plusieurs conventions de l’épopée. Ces conventions comprennent l’accent mis sur un héros d’importance culturelle ou nationale qui vit de nombreuses aventures, une vaste étendue géographique avec de nombreux décors, des batailles nécessitant des actes héroïques, éventuellement un long voyage et l’implication d’êtres surnaturels tels que des dieux. Tous ces éléments sont présents dans ‘L’Odyssée’.
D’autres caractéristiques des épopées littéraires concernent la manière dont l’histoire est racontée – et ces caractéristiques sont généralement attribuées à Homère. Les poèmes épiques commencent généralement par une invocation de la Muse. Les Muses étaient les neuf déesses grecques des différents arts dont Calliope, la déesse de la poésie épique. L’invocation est une demande d’inspiration divine de la part du poète. Les épopées commencent ‘in media res’, c’est-à-dire au milieu de l’action, plutôt qu’au début. Les événements qui ont conduit à ce point sont relatés par des flashbacks. Les épopées homériques emploient des épithètes, qui sont des phrases associées à des personnages ou à des phénomènes particuliers et qui sont souvent présentées lorsque ce personnage ou ce phénomène est mentionné à nouveau. Ainsi, dans L’Odyssée, Athéna est souvent appelée « Athéna aux yeux étincelants » ou « la déesse aux yeux brillants », et la déesse Aurore est appelée « la jeune Aurore avec ses doigts rouges comme des roses ». Parmi les mortels, Ulysse est souvent qualifié de « divin », de « grand cœur » et de « très endurant ». Télémaque est souvent appelé « clairvoyant », « lucide » et « pensif », et Ménélas est « le roi aux cheveux roux ». Ces épithètes sont en fait des unités de sens façonnées pour s’adapter au mètre du poème et sont utilisées de manière variable en fonction des besoins métriques d’un vers donné. Enfin, les épopées sont traditionnellement divisées en 24 sections, appelées livres.
Les poètes épiques ultérieurs ont, dans une certaine mesure, suivi consciencieusement ces caractéristiques. Le poète romain Virgile dans l’Énéide et le poète anglais John Milton dans le Paradis perdu invoquent tous deux la Muse et commencent ‘in media res’. Leurs épopées comptent 12 livres au lieu de 24, mais le fait qu’il y ait exactement la moitié des divisions que dans les œuvres d’Homère montre clairement l’influence des épopées grecques.
La dimension européenne et internationale de l’œuvre
Conte universel et romanesque, ‘l’Odyssée’ est remplie d’aventures, de désirs et de tentations, de lutte entre le bien et le mal et de triomphes durement acquis. C’est un classique qui perdure parce que son héros, Ulysse, et son histoire, bien que vieille de plusieurs siècles, sont remarquablement humains et continuent de frapper l’imagination contemporaine.
L’Odyssée, la deuxième épopée d’Homère, est l’histoire de la tentative d’un soldat grec, Ulysse, de rentrer chez lui après la guerre de Troie.
Tous les poèmes épiques du monde occidental s’adossent aux modèles de base établis par ces deux histoires.
L’Odyssée est le modèle de l’épopée du long voyage. Le thème du voyage est fondamental dans la littérature occidentale : on le retrouve dans les contes de fées, dans des romans comme ‘L’incroyable voyage’, ‘Moby-Dick’ et ‘Le Hobbit’, et dans des films comme ‘Le Magicien d’Oz’ et ‘La Guerre des étoiles’. Ainsi, l’‘Odyssée’ a été la plus lue des deux grands récits d’Homère.
Plus précisément, la riche variété des récits mythiques de l’Odyssée (en particulier ses errances dans un monde de merveilles et de mystères dans les livres 9 à 12) a fait que l’histoire culturelle du poème est étonnamment vaste, que ce soit dans la littérature, l’art ou le cinéma. Des monographies entières ont été écrites sur la réception d’Ulysse à des époques ultérieures. Le fait que le nom d’Ulysse soit souvent utilisé par les artistes et les écrivains montre la place qu’il occupe dans l’histoire culturelle occidentale.
Parmi les reprises créatives de ‘l’Odyssée’ dans un contexte moderne, citons des films tels que ‘2001 : L’Odyssée de l’espace’, ‘Paris’, ‘Texas’ et ‘O Brother Where Art Thou’ ? De même, le thème du vétéran de la guerre qui revient au pays a des accents homériques dans des films comme ‘Le candidat de la Mandchourie’, ‘Le chasseur de cerfs’ et ‘Dans la vallée d’Elah’.
De plus, Ulysse a probablement influencé le premier super-héros de bande dessinée, Batman, à la fin des années 1930 et dans les années 1940, tout comme les demi-dieux grecs, tels qu’Héraclès et Achille, ont inspiré l’origine extra-terrestre de Superman. En tant que chauve-souris humaine, Batman utilise le déguisement à bon escient, comme le fait Ulysse, et il s’épanouit en relevant les défis dans l’obscurité de la nuit.
Mais le dernier mot sur le sujet d’Ulysse et de ses aventures devrait revenir à Bob Dylan, qui a remporté le prix Nobel de littérature en 2016. Dylan a écrit une conférence en l’honneur de sa victoire au Nobel, axée sur certaines des œuvres littéraires qui l’ont influencé et affecté. L’une de ces œuvres était l’Odyssée, et avec des échos au magnifique poème Ithaque de Constantin Cavafy, Dylan réfléchit aux aventures d’Ulysse et à leur caractère immédiat en tant qu’expérience vécue :
« A bien des égards, certaines de ces mêmes choses vous sont arrivées. Vous aussi, vous avez reçu de la drogue dans votre vin. Vous aussi, vous avez partagé un lit avec la mauvaise femme. Vous aussi avez été envoûtés par des voix magiques, des voix douces aux mélodies étranges. Vous aussi, vous êtes allé si loin et avez repoussé si loin en arrière. Et vous l’avez échappé belle aussi. Vous avez mis en colère des gens que vous n’auriez pas dû. Et vous aussi, vous avez fait le tour de ce pays. Et vous avez aussi ressenti ce vent mauvais, celui qui vous fait du tort. Et ce n’est même pas tout. »
Les grandes questions/problématiques de l’époque abordée
L’Odyssée est racontée à la troisième personne par un narrateur qui a invoqué l’autorité divine de la Muse, ce qui lui permet de tout savoir et de comprendre les pensées et les sentiments de tous les personnages. Le poème commence ainsi : « Chante-moi l’homme, Muse, l’homme des tours et des détours… », établissant un point de vue omniscient et proche du divin. Le poème oscille entre passages narratifs et discours direct, citant parfois un personnage dans le discours d’un autre.
Le point de vue passe entièrement à Ulysse aux livres 9 à 12, lorsqu’il raconte ses aventures en mer avant de débarquer sur l’île de Calypso, ce qui donne au poème l’impression d’un récit à la première personne pendant une longue période. Dans ces sections, le narrateur interrompt Ulysse à quelques reprises pour rappeler au public où il se trouve et qui parle, mais la plupart du temps, le récit d’Ulysse est continu et à la première personne. Cette partie du poème fonctionne comme une histoire dans l’histoire, car Ulysse donne une description détaillée et vivante de ses aventures depuis qu’il a quitté Troie pour ce qu’il espérait être un voyage retour rapide. Comme la majeure partie de l’action du poème s’est déjà déroulée au moment où nous voyons pour la première fois Ulysse sur l’île de Calypso, ce passage à la première personne rend ces événements plus captivants et plus immédiats que s’ils étaient racontés à la troisième personne par le narrateur.
Les différents points de vue à travers lesquels le poème est raconté fournissent différentes voix pour les questions morales au cœur de ‘L’Odyssée’. Ulysse rencontre de nombreux « hôtes » au cours de ses voyages, et la plupart d’entre eux n’agissent pas en accord avec les coutumes de l’hospitalité grecque. Comme nous assistons à une grande partie de l’action du point de vue d’Ulysse, nous comprenons le contraste entre ses attentes en matière d’hospitalité et la réalité de ses expériences. Les dieux offrent une autre perspective sur les attentes en matière d’hospitalité. Athéna, par exemple, se bat aux côtés d’Ulysse et de Télémaque pour massacrer les prétendants afin de les punir d’avoir abusé de la relation invité-hôte. Bien que les dieux soient rarement au centre des scènes du poème, nous comprenons leur point de vue sur l’importance des valeurs grecques à travers leur discours.
L’Odyssée
Themes
Hubris
De nombreux personnages de ‘L’Odyssée’ font preuve d’hubris, l’arrogance d’un orgueil démesuré. Cela leur apporter généralement des souffrances. Même Ulysse, qui est finalement réuni avec la dévouée Pénélope et son fils aimant, Télémaque, et qui se réconcilie avec son père Laertes, souffre pendant une décennie avant d’en arriver là. S’il est vrai que la souffrance se trouve parfois dans les bras de la charmante Circée ou de la belle Calypso, les sept années qu’il a passées avec elles ont fait de lui un homme abattu et larmoyant, ce qui ne ressemble pas à l’image que l’on se fait d’un homme qui serait heureux de céder à la tentation. L’arrogant Antinoüs est le premier à mourir, et l’arrogant Polyphème, convaincu que les simples humains ne peuvent pas lui faire de mal, est trompé et puni par la cécité.
Tentation
La tentation s’abat sur de nombreux personnages de ‘L’Odyssée’, et cela se solde généralement par un échec frustrant. Ulysse et ses hommes succombent à la tentation à de nombreuses reprises, généralement avec des conséquences désastreuses. Les hommes d’Ulysse sont la proie des mangeurs de lotus et s’en sortent de justesse avec leurs souvenirs intacts. Ils ouvrent la pochette des vents par curiosité, mais se retrouvent emportés loin de la maison qu’ils avaient presque atteinte. Lorsqu’ils entendent le chant des sirènes, ils se protègent de la tentation en se bouchant les oreilles avec de la cire d’abeille, mais doivent attacher Ulysse au mât parce qu’il est trop tenté par le chant séduisant pour s’en protéger. Cependant, leur plus grande impuissance devant la tentation est sans doute de manger le bétail d’Hélios, après avoir été avertis à plusieurs reprises de ne pas le faire. Zeus est tellement en colère qu’il les massacre jusqu’au dernier.
Le retour au pays
L’élément central de l’épopée est le désir d’Ulysse de rentrer chez lui, de retrouver l’amour de sa famille et le confort de son palais. Le retour au pays est lié à l’idée de loyauté et de fidélité, dont Pénélope, Télémaque et les fidèles serviteurs sont les principaux représentants. Pénélope endure des années d’importunité de la part des odieux prétendants, démontrant sa valeur en les tenant à distance par des stratagèmes dignes de l’esprit rusé de son mari. Télémaque, malgré l’absence de son père pendant deux décennies, ressent la fidélité et la dévotion propres à un fils, signe de sa vertu. Bien qu’Ulysse doive d’abord se déguiser en arrivant à Ithaque, comme il le fait si souvent au cours de ses aventures, la maison représente l’endroit où il peut enfin montrer sa véritable personnalité : maître stratège, guerrier émérite, mari aimant, père guide et fils dévoué.
Les histoires de Ménélas et d’Agamemnon, racontées par Ménélas à Télémaque, offrent des contrastes intéressants. Ménélas doit lui aussi subir des épreuves et faire effectivement pénitence aux dieux afin de pouvoir rentrer chez lui en paix. Agamemnon, lui, est revenu au pays avec la menace d’une épouse infidèle et de son amant meurtrier. Le succès d’un retour au pays dépend des mérites de ceux que l’on retrouve chez soi.
L’hospitalité
Les lecteurs modernes ont tendance à s’étonner de l’importance considérable accordée à l’hospitalité dans ‘L’Odyssée’. Elle semble dicter non seulement les interactions sociales entre les mortels mais aussi le traitement par les dieux. C’est par l’hospitalité que les personnages évaluent le code moral des autres et qu’ils restent en sécurité dans un monde où les gens s’aventurent constamment dans des terres étrangères et inconnues. Les voyageurs de la Grèce antique (et ils étaient nombreux) devaient compter sur la gentillesse d’étrangers pour se nourrir, s’abriter et se réchauffer. Investir dans l’hospitalité signifiait que l’hôte avait plus de chances d’être accueilli chaleureusement s’il se perdait ou était dans le besoin. Les hôtes appréciaient généralement la visite d’étrangers, qui leur apportaient des récits de pays étranges et d’aventures pour les divertir.
Tout au long de l’épopée, Ulysse est confronté à diverses formes d’hospitalité, de la serviabilité des Phéaciens à la méchanceté des Cyclopes. Même Ulysse doit retourner dans sa propre maison pour punir les prétendants qui ont abusé des règles de l’hospitalité que la coutume voulait qu’on leur accorde.
Déception
La tromperie touche presque tous les personnages principaux de ‘L’Odyssée’. Athéna est presque toujours déguisée lorsqu’elle conseille Ulysse, qui est souvent déguisé lui aussi ou qui fait attention à la manière et au moment où il révèle sa véritable identité. Ce n’est pas une coïncidence si c’est souvent Athéna qui organise les déguisements d’Ulysse, modifiant son apparence pour le faire paraître plus fort ou plus faible, selon ses plans.
L’illusion et la ruse sont des traits de caractère qu’Ulysse et Athéna admirent tous deux, et pas seulement en ce qui concerne les apparences physiques. Ulysse recourt à la tromperie lorsqu’il ne peut compter sur sa seule force, comme lorsqu’il fait croire à Polyphème que son nom est « Personne » afin de dissuader ses voisins de lui venir en aide. Pénélope et Télémaque dissimulent également des choses ; être méfiant est apparemment un mécanisme de survie utile.
Le destin
Le destin semble être la force la plus puissante qui façonne la vie des mortels. Les dieux déterminent le destin des mortels, mais l’action humaine a son importance. Parfois, il semble que les dieux décident de l’ensemble de la situation, mais laissent aux mortels le pouvoir de faire des choix spécifiques. Personne n’a conseillé Ulysse sur la façon de gérer le problème.
Justice
Le respect des règles édictées par les dieux régit une grande partie du comportement des mortels dans « L’Odyssée ». Le non-respect de ces règles peut conduire un mortel à être rapidement puni, à la fois par les autres mortels mais aussi par les dieux. Les dieux considèrent qu’ils peuvent punir les mortels chaque fois qu’ils se sentent méprisés ou qu’un mortel s’élève, par son arrogance ou sa force par exemple. Zeus est l’ultime gardien de la justice. Même un dieu puissant comme Poséidon doit se soumettre à ses décisions.
Vengeance
La vengeance est un autre thème majeur de « L’Odyssée », que l’on retrouve dans l’intrigue de la vengeance de Poséidon sur Ulysse, dans l’histoire de la vengeance d’Oreste et d’Electre sur Aegisthus et Clytemnestre pour le meurtre de leur père Agamemnon, et dans la destruction des prétendants et des servantes par Télémaque et Ulysse. Dans chaque cas, le vengeur punit une violation de l’ordre naturel. Pour Poséidon, Ulysse lui a montré trop peu de dévotion, même si le guerrier ignorait la relation de Polyphème avec Poséidon. Aegisthus et Clytemnestre ont clairement violé la confiance qu’Agamemnon avait placée en eux, et ont violé la loyauté qui lui était due en tant que souverain et en tant qu’époux. Les prétendants ont négligé le comportement approprié attendu d’un invité, et les serviteurs ont fait preuve de manque de loyauté. La vengeance est implacable et généralement complète. Ce n’est que parce que Poséidon a été contredit par Zeus qu’Ulysse survit.
La galerie de personnages
Ulysse : Protagoniste de ‘L’Odyssée’, Ulysse est un héros épique classique. Il est tour à tour rusé, fourbe, intelligent, prudent, sage, courageux et impulsif. Il se distingue par le fait que ses capacités mentales sont aussi fortes que ses forces physiques, ce qui lui permet d’échapper à certaines situations dangereuses. Ulysse a des faiblesses, une tendance à céder à la tentation, par exemple, ainsi que des forces. Ulysse est sur le long chemin du retour après avoir participé à la victoire des Achéens dans la guerre de Troie, décrite dans l’Iliade. La gloire et l’honneur ont été les choses les plus importantes dans sa vie jusqu’à présent, mais il se languit maintenant de sa famille et de son foyer.
Télémaque : Télémaque est le fils d’Ulysse, et les deux hommes ne se sont pas vus depuis 20 ans, depuis que Télémaque était bébé. À bien des égards, le parcours de Télémaque est aussi important que celui de son père. Encore en pleine croissance au début de l’histoire, il doit apprendre à se prendre en charge et trouver le courage de repousser les hordes de prétendants qui ont assiégé sa maison et sa mère. Sous la direction d’Athéna (qui guide également son père), il mûrit et prend confiance en lui. Son affirmation de soi bouleverse les prétendants, qui n’ont vu en lui qu’un petit garçon jusqu’à la période couverte par le récit. À la fin de l’épopée, il est confiant et rusé, comme ses parents, pratiquant la prudence et la retenue afin de vaincre les prétendants.
Pénélope : Pénélope est l’épouse d’Ulysse et la mère de Télémaque. Au début de L’Odyssée, elle attend le retour d’Ulysse depuis 20 ans. Pendant ce temps, sa maison a été assiégée par des prétendants qui profitent de son hospitalité et attendent qu’elle choisisse l’un d’entre eux comme mari. Pourtant, une partie d’elle espère toujours qu’Ulysse reviendra, et elle utilise des stratagèmes aussi trompeurs que ceux de son mari pour tromper les prétendants et les faire attendre de plus en plus longtemps. Pour ce faire, elle prétend qu’elle choisira un mari dès qu’elle aura fini de tisser un linceul pour son beau-père, Laertes. Ce que les prétendants ne savent pas, c’est que la nuit, elle défait le travail de la journée, ce qui signifie que le linceul ne sera jamais terminé. Tout au long de l’épopée, Pénélope se révèle aussi rusée et intelligente que son mari.
Les mangeurs de lotus : Dans la mythologie grecque, les mangeurs de lotus (grec : λωτοφάγοι, translit. lōtophágoi) étaient une tribu vivant sur une île envahie par le lotus, une plante dont l’identité botanique (si elle existe réellement) est incertaine. Les fruits et les fleurs de lotus constituaient la nourriture principale de l’île et étaient un narcotique, provoquant le sommeil des habitants dans une apathie paisible. Après avoir mangé du lotus, ils oubliaient leur maison et leurs proches, et n’aspiraient qu’à rester avec les autres mangeurs de lotus. Ceux qui mangeaient la plante ne se souciaient jamais de revenir. Au sens figuré, le terme « mangeur de lotus » désigne « une personne qui passe son temps à s’adonner au plaisir et au luxe plutôt que de s’occuper de problèmes pratiques ».
Les lieux
Hérodote, au cinquième siècle avant J.-C., était sûr que les mangeurs de lotus existaient encore à son époque, sur la côte libyenne :
« Un promontoire qui s’avance dans la mer depuis le pays des Gindanes est habité par les mangeurs de lotus, qui vivent entièrement du fruit du lotus. Le fruit du lotus est à peu près de la taille de la baie de lentisque et ressemble à la datte par son goût sucré. Les mangeurs de lotus réussissent même à en tirer une sorte de vin. »
Polybe identifie le pays des mangeurs de lotus comme étant l’île de Djerba (ancienne Meninx), au large de la Tunisie. Plus tard, cette théorie est soutenue par Strabon.
L’iconographie dans l’ebook
Nous avons privilégié les peintres suivants :
Louis Stanislas d’Arcy Delarochette (1731-1802) était un cartographe, peut-être graveur, actif en Angleterre mais vraisemblablement d’origine et peut-être de nationalité française.
Jacob Jordaens (19 mai 1593 – 18 octobre 1678) était un peintre, dessinateur et créateur de tapisseries flamand connu pour ses peintures d’histoire, ses scènes de genre et ses portraits. Après Peter Paul Rubens et Anthony van Dyck, il était le principal peintre baroque flamand de son époque.
Johann Heinrich Wilhelm Tischbein, dit le Goethe Tischbein (15 février 1751 à Haina – 26 février 1829 à Eutin), est un peintre allemand issu de la famille d’artistes Tischbein. Il commence ses études artistiques avec son oncle, Johann Jacob Tischbein, à Hambourg. De 1772 à 1773, il voyage en Hollande et étudie les maîtres anciens. Après 1777, il s’établit comme portraitiste à Berlin.
Joseph Wright ARA, appelé Joseph Wright of Derby, était un peintre anglais de paysages et de portraits. Il a été acclamé comme « le premier peintre professionnel à exprimer l’esprit de la révolution industrielle ».
Antoine-François Callet (1741 – 1823, Paris), généralement connu sous le nom d’Antoine Callet, est un peintre français de portraits et d’œuvres allégoriques, qui fut le portraitiste officiel de Louis XVI. Il remporte le grand prix de Rome en 1764 avec « Cléobis et Biton conduisent le char de leur mère au temple de Junon ».
Abraham van Diepenbeeck (9 mai 1596 (baptisé) – entre mai et septembre 1675) était un peintre néerlandais de l’école flamande. Après avoir reçu une éducation classique, il devient l’élève et l’assistant de Pierre Paul Rubens. Il a traité des sujets mythologiques et historiques, ainsi que des portraits.
Franz Josef Karl Edler von Matsch (16 septembre 1861, Vienne – 5 octobre 1942, Vienne), également connu sous le nom de Franz Matsch, est un peintre et sculpteur autrichien de style Jugendstil. Avec Gustav et Ernst Klimt, il était membre de la Maler-Companie.
Daniel van Heil ou Daniël van Heil (Bruxelles, 1604 – Bruxelles, 1664), était un peintre paysagiste baroque flamand. Il s’est spécialisé dans trois types de paysages : les scènes de feu, les paysages de ruines et les paysages d’hiver.
Claude Lorrain (1600 – 23 novembre 1682) était un peintre, dessinateur et graveur français de l’époque baroque. Il a passé la majeure partie de sa vie en Italie et est l’un des premiers artistes importants, à l’exception de ses contemporains du Siècle d’or néerlandais, à se concentrer sur la peinture de paysage. Ses paysages sont généralement transformés en un genre plus prestigieux, la peinture historique, par l’ajout de quelques petits personnages, représentant généralement une scène de la Bible ou de la mythologie classique.
Theodoor van Thulden (1606-12 juillet 1669) était un peintre, dessinateur et graveur de Bois-le-Duc. Il est principalement connu pour ses retables, ses sujets mythologiques, ses œuvres allégoriques et ses portraits. Il était actif à Anvers, où il avait été formé, ainsi qu’à Paris et à Bois-le-Duc, sa ville natale.
Joseph Mallord William Turner RA (23 avril 1775 – 19 décembre 1851), connu en son temps sous le nom de William Turner, était un peintre, graveur et aquarelliste romantique anglais. Il est connu pour ses colorations expressives, ses paysages imaginatifs et ses peintures marines turbulentes, souvent violentes. Il a laissé derrière lui plus de 550 peintures à l’huile, 2 000 aquarelles et 30 000 œuvres sur papier. Il a été soutenu par le grand critique d’art anglais John Ruskin à partir de 1840, et est aujourd’hui considéré comme ayant élevé la peinture de paysage à un niveau rivalisant avec la peinture d’histoire.
Henryk Hektor Siemiradzki (24 octobre 1843 – 23 août 1902) était un peintre polonais établi à Rome, dont on se souvient surtout pour son art académique monumental. Il était particulièrement connu pour ses représentations de scènes de l’ancien monde gréco-romain et du Nouveau Testament, que possèdent de nombreuses galeries nationales d’Europe. Nombre de ses tableaux représentent des scènes de l’Antiquité, souvent des scènes pastorales ensoleillées ou des compositions présentant la vie des premiers chrétiens. Il a également peint des scènes bibliques et historiques, des paysages et des portraits. Parmi ses œuvres les plus connues figurent des rideaux monumentaux pour le théâtre d’opéra de Lviv (Lwów) et pour le théâtre Juliusz Słowacki de Cracovie.
Edouard Manet (23 janvier 1832 – 30 avril 1883) était un peintre moderniste français. Il fut l’un des premiers artistes du XIXe siècle à peindre la vie moderne, et une figure centrale de la transition entre le réalisme et l’impressionnisme.
William Heath Robinson (31 mai 1872 – 13 septembre 1944) était un dessinateur, illustrateur et artiste anglais, surtout connu pour ses dessins de machines élaborées de façon fantaisiste pour atteindre des objectifs simples.
William Edward Frank Britten (1848 – 1916) était un peintre et illustrateur britannique. On sait qu’il a travaillé à Londres, en Angleterre, à partir de 1873 et qu’il est resté dans cette ville au moins jusqu’en 1890. Le style des œuvres de Britten varie de l’époque victorienne traditionnelle à l’époque préraphaélite, et ses supports artistiques vont de la peinture à l’illustration de livres.
Nikosthène était un potier de poterie grecque à figures noires et rouges en 550-510 avant Jésus-Christ. Il a signé plus de 120 vases à figures noires, mais seulement 9 à figures rouges. La plupart de ces vases ont été peints par quelqu’un d’autre, appelé Peintre N (pour Nikosthenes). Beazley considère que la peinture est « négligée et dissolue », c’est-à-dire qu’elle n’est pas de grande qualité. On pense qu’il a travaillé avec les peintres Anakles, Oltos, Lydos et Epiktetos. La technique de Six aurait été inventée dans l’atelier de Nikosthène, peut-être par Nikosthène lui-même, vers 530 avant Jésus-Christ. Il est considéré comme faisant la transition entre la poterie à figures noires et la poterie à figures rouges.
CONCEPTION DE L’ATELIER
PHASE 1 : L’ENTRÉE DANS L’EBOOK : UNIVERS, ATMOSPHÈRE ET HYPOTHÈSES
Activité : Devinez où et quand – Création du scénario de l’aventure d’Ulysse sur l’île des mangeurs de lotus.
Activité d’entrée dans l’univers de l’ebook
Matériel
- Images imprimées de l’ebook
- Une carte du monde
Déroulé
Avant l’atelier :
Imprimer les images de l’ebook afin d’aider les participants à reconstituer l’histoire d’Ulysse sur l’île des mangeurs de lotus.
En atelier
- Répartir les participants en petits groupes de 4-5 personnes. Distribuer les images et l’intrigue à remplir par chaque groupe, ainsi que la carte du monde, en rapport avec le lieu et l’époque de l’histoire.
- Une fois que tous les participants les ont vues, donner quelques indices sur l’époque et le lieu de l’histoire et demander de mettre les images en ligne et de créer ainsi la trame de l’épisode d’Ulysse dans l’île des Mangeurs de Lotus. Proposer de discuter avec leurs partenaires et de partager leurs hypothèses.
- Après qu’ils aient partagé leurs réflexions en groupes, inviter à présenter l’intrigue de l’épisode d’Ulysse sur l’île des mangeurs de lotus en équipe au reste des groupes/équipes.
Alternative
Il est possible de se concentrer davantage sur le « Où et quoi » de l’aventure d’Odyssée sur l’île des mangeurs de lotus. Vous pouvez demander aux participants d’imaginer et de dessiner l’île des mangeurs de lotus et les activités des insulaires. Ils peuvent travailler individuellement ou en petits groupes. Demandez-leur de présenter ce qu’ils ont dessiné. Encouragez tout le monde à participer, même les plus hésitants.
Questions pour les animateurs :
- Pouvez-vous montrer sur la carte où se trouvait, selon vous, l’île des mangeurs de lotus ?
- Pouvez-vous dessiner la forme de l’île ?
- Que faisaient les mangeurs de lotus dans leur vie quotidienne ?
- Pouvez-vous dessiner ce que les habitants de l’île mangeaient ?
- Pouvez-vous dessiner la fleur de lotus ?
PHASE 2 : LA PLONGÉE DANS L’EBOOK
Activité 1 : Rencontrons les personnages !
Activité de préparation à la compréhension globale
Matériel
- Images imprimées des personnages
- Etiquettes noms
Procedure
Avant l’atelier :
- Découper les images des personnages
- Préparer les étiquettes-noms de ces personnages, dans une police et une taille adéquate
En atelier
Cette première activité est proposée avant la lecture.
- Répartir les participants en sous-groupes. Distribuer à chaque sous-groupe les illustrations des personnages. Laisser un peu de temps pour les regarder et faire les premières hypothèses.
- Donner ensuite les étiquettes et demander d’associer à l’image correcte. Inviter les sous-groupes à les associer aux visages, puis à imaginer les liens entre eux, leurs métiers, etc. Adapter la consigne en fonction du groupe. Par exemple, demander d’imaginer des éléments plus complexes à expliquer aux groupes ayant des compétences orales avancées. Les noms seront lus aux groupes de personnes qui lisent peu ou pas du tout, puis éventuellement reconnus en faisant correspondre la première lettre du nom avec sa lettre initiale.
- Lorsqu’ils auront fait correspondre toutes les étiquettes avec une illustration, inviter à présenter aux autres groupes.
Alternative
Vous pouvez utiliser des images indiquant et racontant l’histoire complète d’Ulysse. Vous pouvez ensuite demander aux participants de répondre aux questions suivantes ou par le biais d’un dessin ou en utilisant certains mots de l’ebook (vous pouvez imprimer certains mots de l’ebook écrits dans une taille et une police appropriées et les donner aux participants pour qu’ils les utilisent) :
- Qui est Ulysse ?
- D’où vient Ulysse ?
- Qui sont Télémaque et Pénélope ?
- Pourquoi Ulysse quitte-t-il Ithaque ?
- Où est allé Ulysse ?
- Comment pouvez-vous décrire/imaginer Ulysse ?
- Pendant combien de temps Ulysse est-il resté loin de chez lui ?
Activité 2 – Eléments clés
Activité de compréhension globale
Matériel
- Images de l’ebook
- Crayons de couleur
- Des ciseaux
- Feuilles de papier vierges
- Colle ou rouleau de scotch
Déroulé
Avant l’atelier :
Sélectionner quelques images de l’ebook montrant l’époque et le(s) lieu(x). Préparer autant de séries d’images qu’il y aura de sous-groupes.
En atelier :
Cette deuxième activité s’effectue après une première lecture individuelle de l’ebook.
- Rappeler que les points à vérifier sont les suivants : où et quand se déroule l’action ? Qui sont les acteurs et actrices de l’histoire, quels liens familiaux, amicaux ou autres les unissent ?
- Passer dans les groupes pour aider, si nécessaire, les participants à formuler leurs pensées.
- Inviter chacun à lire et à écouter, puis à réfléchir individuellement, avant de partager les résultats de son enquête.
- Distribuer le matériel (feuilles, crayons, colle…), ainsi que les images pertinentes de l’e-book. Demander aux sous-groupes de réaliser un collage ou une carte mentale présentant les éléments clés découverts. Expliquer ce que sont un collage et une carte heuristique. Selon les compétences de l’auditoire, il peut s’agir d’images, de dessins, de mots.
- Placer le collage ou la carte heuristique sur le mur/espace de la salle consacré à l’ebook ‘L’Odyssée’.
Activité 3 : Evènements majeurs
Activité de compréhension fine
Matériel
- Images de l’ebook
- Des paragraphes, phrases ou mots de l’ebook (selon le niveau de lecture)
- Une frise chronologique de l’histoire (fournir un modèle court et facile à lire, avec beaucoup d’images)
Procedure
En atelier :
Cette troisième activité est réalisée après une deuxième lecture individuelle.
- Afficher les images de l’ebook dans leur ordre d’apparition. À côté, afficher les extraits de texte.
- Présenter l’activité : individuellement, relire l’ebook en prenant son temps pour mieux comprendre l’histoire. Choisir ensuite 2 ou 3 images clés de l’histoire. Indiquer qu’il est également possible et intéressant de rechercher les extraits de texte correspondants à associer à l’image. Il sera alors nécessaire d’accompagner des groupes de non ou petits lecteurs.
- Demander aux participant.e.s d’échanger sur leur choix en binômes.
- Quelques volontaires montrent les images sélectionnées (et éventuellement les extraits de textes) et s’expliquent.
- Animer une discussion sur la chronologie de l’histoire (donner une courte chronologie), les événements qui la jalonnent et ce qui semble le plus important. C’est l’occasion de discuter de ce qui n’est pas compris ou de ce qui semble étrange, et donc d’expliquer certains aspects socioculturels de l’époque et de les comparer avec la période actuelle dans différents pays.
Activité 4: Flashcards de l’intrigue
Activité de compréhension fine
Matériel
- Flashcards vierges
- Questions imprimées en lien avec l’intrigue
- L’infographie
- Des crayons
- De la colle
- Du papier
Procedure
Avant l’atelier :
- Donner les modèles de flashcards et 5 questions à chaque groupe.
- Chaque groupe devra créer 5 flashcards.
En atelier :
Cette quatrième activité se fait après une troisième lecture individuelle.
- Former 3 groupes.
- Demander à chaque groupe de relire l’e-book tous ensemble.
- Donner à tous les groupes un court résumé de l’histoire.
- Laisser un peu de temps pour observer les modèles de flashcards, les questions et les réponses.
- Expliquer ce qu’est une flashcard.
- Demander d’essayer d’écrire 5 questions, chacune se rapportant à une scène de l’histoire. Donner quelques indices sur la structure des questions.
- Demander de répondre aux questions écrites en utilisant les mots de l’e-book.
- Demander à chaque groupe de présenter ses flashcards.
- Lorsque tous les groupes ont terminé leur présentation, inviter à commenter les flashcards des autres groupes. Laisser un peu de temps pour discuter et vérifier si les flashcards leur donnent les bonnes réponses.
PHASE 3 : L’ÉTAPE CRÉATIVE
Activité : Oublier le passé
Activité pour s’approprier l’expérience de lecture
Procedure
Avant la séance :
Créer une atmosphère calme avec une musique de fond douce. Demander aux participants de faire le silence.
En Atelier :
- Demander aux participants de réfléchir aux fois où ils ont voulu oublier quelque chose lié à leur passé (par exemple, une expérience, un événement). En est-il de même pour les personnes ? Si oui, pourquoi ?
- Demander aux participants de sortir une carte de rôle du chapeau. Dire de la garder pour eux et de ne la montrer à personne d’autre. Prendre le temps de leur expliquer leur rôle (les rôles sont : Odyssée ; Pénélope ; Télémaque ; l’homme de l’Odyssée ; le mangeur de lotus).
- Inviter à s’asseoir (de préférence sur le sol) et prendre le temps de réfléchir à tout cela.
- Demander maintenant aux participants de garder un silence absolu en s’alignant les uns à côté des autres (comme sur une ligne de départ).
- Dire aux participants que vous allez lire une liste de situations ou d’événements. Chaque fois qu’ils peuvent répondre « oui », ils doivent faire un pas en avant. Sinon, ils doivent rester là où ils sont et ne pas bouger.
- Lire les situations l’une après l’autre. Faire une pause entre chaque affirmation pour permettre aux participants de faire un pas en avant et de regarder autour d’eux pour prendre note de leur position les uns par rapport aux autres.
- À la fin, inviter chacun à prendre note de sa position finale. Ensuite, donnez-leur quelques minutes pour sortir de leur rôle avant le débriefing en plénière.
Exemple de situations :
- J’ai oublié ce que j’ai mangé hier.
- J’ai oublié mes amis.
- J’ai oublié d’être fidèle.
- J’ai oublié ma patrie.
- J’ai oublié ma femme/mari/fils.
- J’ai oublié mon enfance.
- J’ai oublié de prendre soin de mes compagnons/de ma famille.
Debriefing et evaluation :
Demander aux participants ce qui s’est passé et ce qu’ils pensent de l’activité, puis parler des questions soulevées et de ce qu’ils ont appris.
- Comment les participants ont-ils ressenti le fait de s’avancer – ou non ?
- Pour ceux qui se sont avancés souvent, à quel moment ont-ils commencé à remarquer que les autres n’avançaient pas aussi vite qu’eux ?
- Les participants peuvent-ils deviner le rôle des autres ? (Laisser les participants révéler leur rôle pendant cette discussion).
- A-t-il été facile ou difficile de jouer les différents rôles ? Comment ont-ils imaginé comment était la personne qu’ils jouaient ?