| Objectif : Cette fiche pratique est destinée à aider les formateurs et formatrices à comprendre le monde des personnes handicapées. Il est important que les éducateurs, éducatrices et les enseignants et enseignantes prennent conscience de l’importance du langage et des termes utilisés de nos jours pour parler du handicap, de » l’étiquette du handicap » et du diagnostique d’un handicap.
Avoir à l’esprit quelques bons exemples montrant que « handicap » ne signifie pas « limite » est utile pour motiver tous les élèves.
Mots clés : Handicap, Capacité, Étiquette, Langue
Prérequis : Les formateurs et formatrices qui veulent se rapprocher de leurs élèves ne doivent pas nécessairement posséder des connaissances ou des compétences particulières, bien sûr, plus ils en savent déjà sur la didactique et le handicap, mieux c’est. Dans tous les cas, les principaux critères sont la curiosité et l’ouverture d’esprit.
Cette fiche se veut un support dans l’approche quotidienne avec les élèves afin d’aller au-delà des étiquettes que la société donne habituellement.
Des lectures d’introduction sur le sujet seront fournies afin de permettre aux apprenants de se lancer et d’approfondir le sujet de manière autonome.
Partie principale
Dans la mesure où le langage façonne et reflète les réalités sociales, les mots que nous utilisons pour parler du handicap ont un impact significatif sur la façon dont il est perçu. Les mots que nous utilisons ne doivent jamais être offensants car le vocabulaire discriminatoire, par exemple les étiquettes telles que « infirme », « mongoloïde », « retardé », est à la fois un symptôme et un facteur contribuant aux attitudes négatives et au statut social inégal des personnes handicapées.
Les étiquettes ne décrivent pas les attitudes et les capacités réelles de la personne : les gens ne sont pas leurs handicaps. La « Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé » (CIF) est une classification des domaines de la santé et des domaines connexes qui ne se concentre pas uniquement sur la personne, mais aussi sur les environnements. L’environnement peut faciliter les activités d’une personne, mais il peut aussi constituer un obstacle et empêcher certaines capacités. La CIF est reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé comme un support efficace pour définir le meilleur parcours éducatif pour les personnes handicapées afin de surmonter les obstacles qu’elles peuvent rencontrer.
L’histoire nous montre que le handicap n’est qu’une caractéristique de la personne et non une barrière :
Thomas Edison : inventeur et homme d’affaires, est reconnu comme l’un des plus grands inventeurs américains. Il est le père de nombreux appareils que nous utilisons aujourd’hui quotidiennement, tels que le générateur d’électricité, les communications de masse, les enregistrements sonores et les films. Saviez-vous qu’il était sourd ?
Stephen Hawking : physicien théoricien, astrophysicien, cosmologiste et éminent scientifique. Il a reçu un diagnostic de sclérose latérale amyotrophique à l’âge de vingt et un ans.
Alex Zanardi : pilote professionnel Italien en Formule 1, il a eu un terrible accident en 2001 qui cause l’amputation d’un de ses membres inférieurs. Il a commencé une carrière dans le cyclisme à main et est devenu champion du monde aux jeux paralympiques.
Les personnes handicapées ne sont pas des victimes ou plus courageuses que les personnes non handicapées, ce sont avant tout des personnes, c’est pourquoi les mots condescendants ou sentimentaux ne sont pas nécessaires.
- Placez la personne en premier, son handicap – sa déficience – n’est que secondaire. Le handicap ne vous dit pas qui ils sont, comment ils sont ou ce qu’ils ressentent. Vous devez apprendre à la connaître en tant que personne pour découvrir ces choses. Dites « personne en situation de handicap » plutôt que » handicapé « .
- Évitez d’utiliser des termes désuets tels que « handicapé », « invalide » ou « estropié ». Les termes « valide », « handicapé physique », « différemment adapté » et « souffrant » sont également fortement déconseillés. Faites la différence entre « handicap » et « invalidité » : lorsqu’une personne perd une jambe dans un accident, cet état invalidant subsistera tout au long de sa vie. Elle peut constituer un handicap pour, par exemple, marcher, faire du vélo ou travailler comme serveuse, mais pas pour jouer aux cartes, préparer un repas ou travailler.
- Lorsque nous parlons de personnes en situation de handicap, nous ne faisons pas référence à ce handicap comme à une maladie. Une maladie décrit un état contagieux. La plupart des personnes en situation de handicap sont en aussi bonne santé que n’importe qui d’autre.
- Évitez de dire « normal » pour décrire les personnes sans handicap, ce qui implique que les personnes en situation de handicap ne sont pas normales.
- Adressez-vous directement à une personne en situation de handicap, et non par l’intermédiaire d’une tierce personne.
- Vous pouvez utiliser des expressions idiomatiques pour parler des personnes en situation de handicap. Par exemple, dire « c’était sympa de te voir » à une personne malvoyante – elle utilise ces expressions elle-même tout le temps !
Mission/Exercice ou évaluation formative
Nous vous proposons de remplir un tableau avec vos forces et vos faiblesses et d’y réfléchir : pensez-vous que vos faiblesses peuvent se transformer en forces ? Quel est l’aspect positif de vos faiblesses ? Qu’est-ce que vous pouvez faire que les autres ne peuvent pas faire et grâce auquel vous êtes considéré comme un élément important du groupe ?
Ces réflexions peuvent être » transférées » à tout le monde, y compris aux personnes en situation de handicap : que vois-je, la personne ou seulement le handicap ?
Résultats attendus
À la fin de cette fiche pratique, l’éducateur doit pouvoir prendre conscience que la façon dont nous parlons crée le monde qui nous entoure. Donner des étiquettes aux gens n’est pas utile pour leur épanouissement personnel et ne veut rien dire puisque tout le monde peut tout faire. Ce qui est souhaité, c’est de toujours respecter les différences et de regarder les capacités, ce qui est positif chez la personne, et non les handicaps.