Dossier Pédagogique

Dossier Pédagogique :
Le dossier pédagogique accompagne l’ebook. Il est destiné aux enseignants, aux formateurs, aux animateurs culturels et aux orthophonistes. Il vise à faciliter la conception d’ateliers de découverte du livre numérique La chute de la Maison Usher.

Table des Matières

Introduction 

Edgar Allan Poe, né en 1809 aux États-Unis, est à la fois poète, romancier, nouvelliste, dramaturge, critique littéraire et éditeur. En pleine époque du romantisme américain, il excelle particulièrement en tant que nouvelliste, avec sa théorie de l’effet unique, où tous les éléments d’un conte contribuent à produire un effet puissant et unique. Il est considéré comme l’inventeur du roman policier. Il intègre à ses récits, de manière novatrice, des prémices du genre fantastique et de la science-fiction. Il influencera longtemps le cinéma, la musique, et même la science, encore de nos jours.

« La Chute de la Maison Usher » est publiée en septembre 1838 sous le titre originale « The Fall of the House of Usher ». L’œuvre est traduite en 1857 par Charles Baudelaire qui souhaite faire davantage connaître Edgar Allan Poe en France.

Le récit est probablement inspiré d’un fait divers s’étant déroulé à Boston en 1830 : Une vraie Maison Usher où l’on aurait retrouvé les corps d’un homme et d’une femme emmurés vivants dans le cellier. Il est possible également que la source d’inspiration provienne d’Heinrich Clauren, écrivain allemand contemporain d’Edgar Allan Poe. Ses livres sont traduits en Europe avec succès. Son récit « Das Raubschloß » aurait inspiré Edgar Allan Poe pour « La Chute de la Maison Usher ».

L’auteur : Edgar Allan Poee

Edgar Allan Poe, grande figure de la littérature américaine (Boston 19 janvier 1809 – Baltimore 7 octobre 1849), naît aux prémices de la révolution industrielle, dans une famille modeste, sous le nom de Edgar Poe. Son père, acteur, est tuberculeux et alcoolique, et décède en 1810. Sa mère, danseuse et chanteuse, décède en 1811 d’une pneumonie. Edgar Poe a alors presque 3 ans et est recueilli par un couple de riches négociants, John et Frances Allan de Richmond. Edgar Poe est alors baptisé sous le nom d’Edgar Allan Poe. Il vit dans une aisance financière et reçoit une éducation aristocratique. Il est fortement incité par son père adoptif à suivre une carrière de négociant ou a minima une carrière militaire mais Edgar Allan Poe est beaucoup plus enclin à l’écriture, à la solitude, et à la rêverie. Sa relation avec son père adoptif se dégrade. Il rompt avec lui en 1827 et s’enfuit pour Boston où il rêve de vivre de la publication de ses poèmes.

Il publie anonymement en 1827 son premier recueil de poèmes « Tamerlan et autres poèmes ». Il renoue avec sa famille biologique et décide à cette période de se mettre à la prose. Mais ses articles et contes sont tous refusés. Il devient rédacteur-assistant d’un périodique américain et développe ses talents pour le métier de journaliste et de critique littéraire. Cela lui permet ainsi de faire connaître son nom. Malgré cela, la parution en 1838 de son roman « Les Aventures d’Arthur Gordon Pym » est un échec. Edgar Allan Poe devient rédacteur en chef du magazine américain « Burton’s Gentleman’s Magazine ». En 1838 il se met à l’écriture de son premier recueil de nouvelles, dont « La Chute de la Maison Usher » qui sera publiée la même année dans le Burton’s Gentleman’s Magazine.

Ses romans remportent enfin un franc succès. Il travaille ensuite au Broadway Journal, dont il deviendra le propriétaire. En 1845, la publication de son roman « Le Corbeau » est finalement une réussite marquante. Edgar Allan Poe donne des conférences, et a le projet de reprendre une revue littéraire, mais il meurt en 1849 à 40 ans sans que la cause n’ait pu être clairement identifiée. Parmi la longue liste des accusés : l’alcoolisme, l’arrêt cardiaque, la congestion cérébrale, la tuberculose, l’épilepsie, le diabète, ou encore la rage… Il eut le privilège de bénéficier de son vivant d’une réelle célébrité, surtout en Europe. Son influence reste forte sur toute la littérature européenne et particulièrement française.

L’œuvre : La Chute de la Maison Usher

Le genre littéraire

« La Chute de la Maison Usher » est une nouvelle fantastique. La nouvelle, autrement dit récit court, se différencie du conte par le fait qu’elle se concentre sur l’intensité de l’effet qu’elle produit sur le lecteur. La nouvelle fantastique est un genre littéraire très apprécié d’Edgar Allan Poe.

Ce genre littéraire porte le plus souvent sur des événements étranges, voire irrationnels (apparition de fantômes, de labyrinthes, d’objets vivants, etc). Le genre existe depuis la fin du Moyen-Âge, évolue peu à peu au fil des siècles, et prend son essor durant le 19e siècle où les grands romanciers se doivent d’avoir un recueil de nouvelles parmi leurs œuvres.

« La Chute de la Maison Usher » est une nouvelle où l’auteur y développe sa théorie de l’effet unique : le but de l’art est uniquement l’effet qu’il produit sur le lecteur. Cet effet ayant une durée de vie très courte, Edgar Allan Poe s’interdit toute disgression. Très pointilleux quant à son travail d’écriture, il retravaille d’ailleurs presque systématiquement ses republications dans le but de resserrer le texte.

La dimension européenne de l’œuvre (inspiration, courant littéraire, postérité)

Écrivain, certes avant-gardiste de la littérature américaine du 19e siècle, ses écrits ont toutefois tout d’abord fortement influencé la littérature européenne, et en particulier la littérature française. Cette écriture fantastique, mystique, plongée dans l’imaginaire, marque énormément l’inspiration de nombreux artistes français.

Edgar Allan Poe est très proche d’auteurs français, dont Stéphane Mallarmé, ou encore Charles Baudelaire. Ces liens entremêlés transatlantiques ont concouru à enrichir la littérature européenne.

Charles Baudelaire découvre Edgar Allan Poe en 1946 et se passionne immédiatement pour son œuvre. Il s’inscrit dans le courant du symbolisme français, courant né du romantisme américain. Ces deux personnages s’apparentent étroitement, autant dans leurs vies privées que dans leurs perceptions esthétiques. Charles Baudelaire fera une première traduction en 1948 de « Révélation Magnétique » d’Edgar Allan Poe. Il réunira ensuite les nouvelles de Edgar Allan Poe en un recueil pour les traduire en 1956 et 1957.

Il se fait ainsi l’écho de cette esthétique qu’ils partagent tous deux et devient son traducteur attitré en France, mettant un point d’honneur à rendre Edgar Alla Poe célèbre en France.

Cette influence a longtemps persisté en France chez les parnassiens, les réalistes, et les naturalistes (Gustave Flaubert, Emile Zola, et d’autres). On ressent également cette influence de manière prépondérante dans « Les Fleurs du Mal », de Charles Baudelaire. André Breton, faisant partie du mouvement surréaliste, a de même exprimé avoir un grand intérêt pour l’œuvre de Poe, notamment dans son « Anthologie de l’humour noir ».

De nombreux autres artistes français ont été influencés par Edgar Allan Poe :

Jules Verne écrit en 1897 « Le Sphynx des Glaces », suite du roman « Les Aventures d’Arthur Gordon Pym » d’Edgar Allan Poe. Auguste de Villiers de l’Isle-Adam a aussi beaucoup été influencé par Edgar Allan Poe pour écrire ses contes. Gustave Doré a illustré des œuvres d’Edgar Allan Poe, dont « Le Corbeau ».

Plusieurs opéras sur « La Chute de la Maison Usher » ont également été écrits par des compositeurs européens, dont Claude Debussy, compositeur français, et Peter Hamill, compositeur britannique. Cela nous montre ainsi, encore et toujours, cette influence plus que prégnante de l’œuvre d’Edgar Allan Poe en Europe.

Symphonies, adaptations musicales, œuvres cinématographiques fantastiques, ou de la science-fiction font référence à « La Chute de la Maison Usher ».

L’œuvre a également été reprise au cinéma de nombreuses fois, depuis la première adaptation en 1928 jusqu’à dernièrement en 2006. George Bernard Shaw, dramaturge irlandais, se dit être amplement inspiré par Edgar Allan Poe. Alfred Hitchcok, réalisateur, scénariste britannique aurait déclaré avoir cette inspiration créatrice pour les films à suspens grâce à son admiration pour les œuvres d’Edgar Allan Poe.

Les grandes questions/problématiques de l’époque abordée

« La Chute de la Maison Usher » est une nouvelle fantastique figurant parmi un recueil de nouvelles « Nouvelles histoires extraordinaires ».

Selon Michel Barrucaud, dans « Histoire de la littérature des États-Unis », la littérature américaine du début du 19e siècle est traversée par des thèmes tels que la grandeur de l’homme, la beauté des paysages, le nouveau système politique et social, la capacité à entreprendre, la réussite individuelle, la valorisation du travail et du courage, ou encore sa propre empreinte sur les générations à venir.

Au contraire, les œuvres d’Edgar Allan Poe s’inscrivent, elles, dans le repli sur soi, dans les émotions fortes et percutantes, et dans une certaine noirceur. Ainsi, dans « La Chute de la Maison Usher » sont abordés des peurs puissantes telles que la peur de la solitude, de la folie mentale, de la maladie physique, de la mort et plus précisément de la frayeur d’être enterré vivant.

Edgar Allan Poe écrit non pas en lien avec les grandes questions abordées dans la littérature américaine mais davantage en reprenant les thèmes et façons d’écrire en Europe.

Edgar Allan Poe introduit dans son récit un panel d’émotions, dont la peur et la culpabilité.

Roderick Usher, ainsi que sa sœur, souffrent de maladies inconnues. La maladie de Roderick Usher se traduit par une hyper acuité des sens et par un état dépressif et hypocondriaque.

La maison elle aussi souffre d’une maladie, sa tristesse est contagieuse. La maison est présentée dans le récit tel un personnage à part entière : elle a des yeux (« Les fenêtres semblables à des yeux distraits »), des blessures (« Des fissures »). Elle semble en lien avec Roderick et sa sœur, tous trois formant un trio en mauvaise santé, et reliés par un lien fort puisque Roderick et sa sœur sont jumeaux, vivant tel un couple isolé, et qu’ils se sentent comme emprisonnés par la maison, incapables de sortir.

Le récit est conté à la première personne du singulier, et pourtant nous ne connaitrons jamais l’identité du narrateur.

L’ebook : La Chute de la Maison Usher

La galerie de personnages

Les personnages

  • Le narrateur (nous ne connaissons pas son identité)
  • Roderick Usher, ami d’enfance du narrateur
  • Madeline Usher, sœur jumelle de Roderick Usher
  • Le valet
  • Le médecin de famille

Les lieux

La Maison Usher, la maison familiale chargée de symboliques et d’histoire de la famille Usher. Rien n’est précisé sur la localité.

L’iconographie dans l’ebook

Un soin a été apporté au choix des images, afin de rester dans le siècle d’Edgar Allan Poe, en cohérence historique. Les images sont donc principalement issues d’œuvres (peintures et gravures) du 19e siècle d’artistes tels que Alfred Dehodencq, Alexandre Falguière, Arthur Rackham, Ernest Pernelle, Georges Michel, Falconnest, Pierre Jeanniot, Léon Cochereau, Amélie-Suzanne Serre, Jean-Jacques Henner, Georges-Victor Hugo, Victor-Louis Mottez, Jean-Baptiste Carpeaux, Jean Alaux, Fortuné Méaulle, Hubert Robert, Paul Delaroche, Aubrey Beardsley, Tony Robert-Fleury, Albert Morand, Eugène Abot, Gustave Doré, Georges Michel, Harry Clarke, Henri-Léopold Lévy, Eugène Bellangé, James Carling, Charles Hullmandel, et Jacques-Louis David.

Quelques illustrations de notre siècle ont été choisies de manière exceptionnelle.

La conception de l’atelier

PHASE 1, L’ENTRÉE DANS L’EBOOK : UNIVERS, ATMOSPHÈRE ET HYPOTHÈSES  

Activité 1 : Ambiances, goûts et émotions

Activité d’entrée dans l’univers de l’ebook 

Matériel
  • Des photos de maisons (1 jeu format A4 pour le formateur ou la formatrice et 1 jeu format carte postale pour chaque participant ou participante)
  • Des cartes visage/émotion
  • Des cartes « j’aime » et « je n’aime pas »
  • Des feuilles A4 de couleur (2 feuilles par personne mais prévoir plusieurs couleurs à proposer à chaque personne)
  • De la colle, des ciseaux, du scotch, de la pâte repositionnable ou des punaises
  • Bonus optionnel : Des magazines, des feutres, des crayons de couleur
  • Variante : Des audios d’éléments météorologiques et des cartes images d’éléments météorologiques (1 jeu pour chaque personne)
Déroulé

Before the session: 

  • Sélectionner des images de maisons aux styles contrastés (maison abandonnée, maison drôle, maison neuve, maison colorée, maison sombre, maison isolée, amas de maisons, maison sous terre, maison en altitude, etc), et imprimer en formats cartes et affiches. (voir la rubrique « matériel nécessaire pour l’activité » pour les quantités)
  • Préparer des cartes associant sur le recto un visage/émotion et un mot clé ou une phrase (« ça me fait peur », « ça me fait rire », « ça me fait du bien », « ça me rend triste », « ça me rend heureux/heureuse », etc.). Vous pouvez créer ces cartes à partir de visages récoltés en ligne ou encore pourquoi pas à partir des visages de l’équipe du lieu de formation.
  • Préparer également 1 carte « j’aime » et 1 carte « je n’aime pas » associant sur le recto les mots avec un pouce levé ou baissé.

Pendant l’activité :  

  • Présenter les photos de maisons une par une au groupe et laisser libre cours aux réactions face aux styles contrastés. Faire ressortir les différences de réactions entre eux afin de favoriser les interactions.
  • Distribuer une carte visage/émotion à chacun. Laisser le temps aux participantes et participants de l’observer et de réagir collectivement pour être sûr que la photo est assez explicite pour tout le monde. Puis demander à chacun de venir l’accrocher à côté de l’affiche de maison de son choix. Faire observer les différences d’opinion. Procéder de même avec les autres cartes.
  • Inciter chacun à choisir la maison dans laquelle il aurait envie d’habiter et à venir accrocher leur carte « j’aime » et « je n’aime pas ».
  • Proposer aux participantes et participants de créer une affiche. Chacun choisit 2 feuilles de couleur, 1 feuille pour « j’aime » et 1 autre pour « je n’aime pas ». Chacun y colle les illustrations de son choix : 1 maison, 1 carte visage/émotion et 1 carte « j’aime » ou « je n’aime pas ».
  • Enfin, inviter chacun à accrocher ses affiches dans la salle. Ce temps d’accrochage est prolongé d’un temps libre pour que chacun puisse se déplacer d’une affiche à l’autre, regarder, comparer, interagir.

Note : le but de cette activité est d’amener les apprenantes et les apprenants à s’exprimer autour d’éléments qui font partie de l’œuvre, à entrer dans l’univers des émotions, et à pouvoir partager ses goûts.

Bonus optionnel : Vous pouvez leur ramener des magazines et des feutres afin que chacun puisse personnaliser ses affiches d’illustrations découpées et de dessins.

Variante  

Afin d’adapter cette activité à tous les types de publics, vous pouvez aller chercher d’autres stimulations sensorielles (en ajout ou en remplacement) telles que des enregistrements audios d’éléments météorologiques (pluie, sifflement du vent, bruissements de feuillages, tonnerre, etc.). Notez qu’il existe des sonothèques gratuites en ligne.

Au moment de l’écoute de ces audios, le formateur ou la formatrice pourra proposer à chacun d’imaginer quel élément météorologique il associerait à quelle maison. Il pourra aussi leur demander de fermer les yeux et d’imaginer une couleur. Le formateur ou la formatrice peut également préparer des cartes images correspondant aux éléments météorologiques choisis. Les participantes et participants pourront ensuite coller ces images sur l’affiche à créer en fin d’activité.

PHASE 2, LA PLONGÉE DANS L’EBOOK 

Activité 1 : L’adjectif intrus  

Activité de préparation à la compréhension globale 

Matériel
  • 7 groupes d’images : 3 illustrations différentes d’un élément. Sous chaque illustration se trouve l’adjectif correspondant.
    Chaque sous-groupe aura les 7 groupes d’images
Déroulé

Before the session: 

  • Sélectionner 3 images pour chaque élément suivant : maison, lac, pièce, yeux, visage, nuages, peau.2 images proches et 1 image opposée.
    Par exemple : 2 maisons au style semblable une maison inquiétante et une maison effrayante et 1 maison très différente qui pourrait être décrite comme rassurante.
une maison inquiétanteune maison effrayanteune maison rassurante
un lac triste un lac sinistreun lac paisible
une pièce sombreune pièce étrangeune pièce rayonnante
des yeux fatiguésdes yeux effrayésdes yeux reposés
un visage nerveuxun visage tristeun visage heureux
des nuages lourdsdes nuages sombresdes nuages légers
une peau pâleune peau maladeune peau éclatante

Les images de la maison seront à projeter pour commencer en grand groupe. Les autres groupes d’images seront distribuées.

Pendant l’activité :  

Cette première activité est proposée avant lecture.

  • Collectivement, présenter le groupe de 3 maisons et demander de les décrire. Le formateur ou la formatrice guidera les participantes et les participants dans la découverte du lexique. Les publics non-lecteurs pourront utiliser uniquement l’image, tandis que les publics lecteurs pourront s’appuyer sur l’adjectif écrit en dessous.
  • Toujours en travail collectif, leur demander s’il y a 2 maisons qui se ressemblent. Proposer d’appeler la 3e maison « l’intrus ».
  • – Par sous-groupe de 2 ou 3 : Distribuer les autres groupes d’images et leur demander de trouver l’intrus.
    Le formateur ou la formatrice veillera à guider les personnes non-lectrices pour trouver l’adjectif le plus juste à partir de l’illustration. Les personnes lectrices pourront s’appuyer sur l’adjectif écrit sous l’image.
  • À la fin de l’activité, faire remarquer au groupe qu’il peut décrire un même élément avec des mots différents.

Activity 2:  Décrivons et qualifions…  

Activité de compréhension globale

Matériel
  • Des cartes images de l’ebook (1 jeu par sous-groupe)
  • Des étiquettes de noms de personnages (1 jeu par sous-groupe)
  • Optionnel : un vidéoprojecteur
Déroulé

Pendant la séance : 

Cette deuxième activité est réalisée après une première lecture individuelle des parties 1 et 2 (slides 1 à 17). Pour le 1er niveau de lecture, il s’agit en fait d’une lecture d’images et d’éventuels éléments-clés. On parlera quand même de lecture.

Expliquer qu’il ne s’agit pas de tout lire, ni de tout comprendre à la 1ère lecture mais de découvrir le début de l’ebook tout en menant une première enquête.

  • Demander aux participantes et participants de lire jusqu’à la slide n°17. Si c’est possible, vidéo-projeter la slide n°17 pour la leur montrer.
  • Par sous-groupe de 2 ou 3 personnes, leur suggérer de décrire quelques images de l’ebook : Où est-ce ? Quelle est l’ambiance ? Qui sont les personnages ? Comment sont-ils ? Que se passe-t-il ? Quelle peut être leur histoire ? Quels sont leurs liens ? Les sous-groupes sont ainsi amenés à exprimer leur opinion et des hypothèses.
  • Le formateur ou la formatrice pourra accompagner et guider les participantes et participants selon les niveaux, en proposant des expressions telles que « je crois que… », « je pense que… », « à mon avis, c’est… », « il a l’air… », « elle a l’air… », « ça a l’air… », etc.
  • Suggérer aux participantes et participants de regarder les étiquettes et de reconnaître les noms des personnages qui y sont écrits. Leur demander d’associer les portraits avec les étiquettes de noms de personnages. Les publics non-lecteurs seront guidés par le formateur ou la formatrice.
  • Cette étape sera le bon moment pour le formateur ou la formatrice de poser la question : « Qui raconte l’histoire ? ». Selon le niveau, il pourra introduire le mot « narrateur » ou plus simplement « le conteur ». À cette étape, on demandera au groupe de citer le nom de l’ami de Roderick (le but étant qu’ils parviennent d’eux-mêmes à la conclusion que son nom n’est jamais cité). Le formateur ou la formatrice pourra alors en profiter pour leur demander également où se trouve la maison ? (De même, laisser les participants conclure qu’ils n’en savent rien).
  • Prendre un temps collectif pour mettre en commun toutes les hypothèses du groupe.
    Remarque : Garder en tête que les groupes lisant les niveaux 1 et 2 de lecture n’ont pas tout le vocabulaire. Ils doivent faire plus d’hypothèses que les groupes ayant accès au niveau 3 qui, de leur côté, auront peut-être davantage besoin d’explications de mots. Veillez cependant à ne pas donner toutes les explications, afin de leur laisser le temps de comprendre.
  • Après la mise en commun des réflexions, lancer une nouvelle lecture (accompagnée d’une ou deux écoutes pour les niveaux 1 et 2 de lecture) pour vérifier les hypothèses de compréhension.

Activity 3:  Quand soudain… 

Activité de compréhension fine

Matériel

Des photos des étapes illustrées d’une personne partant en voyage (1 jeu pour le formateur ou la formatrice à afficher pour tout le groupe)

  • Des étiquettes de mots connecteurs (1 jeu grand format pour le formateur ou la formatrice, et 1 jeu petit format par sous-groupe)
  • Des cartes images de l’ebook (1 jeu par sous-groupe)
  • Un tableau blanc, un feutre, et des aimants
Déroulé

Avant la séance : 

  • Sélectionner des images présentant les étapes successives de l’action de partir en voyage (une valise vide, une armoire ouverte, des vêtements sortis de l’armoire à côté de la valise, une valise pleine mais ouverte, une valise pleine fermée, etc).
  • Préparer des étiquettes des mots connecteurs logiques (« au début », « d’abord », « et », « après », « puis », « ensuite », « mais », « enfin », etc.).
  • Préparer des cartes images de l’ebook

Pendant l’activité :  

Cette activité est réalisée après une première lecture individuelle des parties 3 et 4 (slides 18 à 43)

  • – Avant de continuer la lecture, collectivement, leur demander de remettre dans l’ordre les images des étapes d’une personne faisant ses courses. Les inviter à se rappeler quels mots on utilise pour raconter une histoire dans l’ordre. (« au début », « d’abord », « et », « après », « puis », « ensuite », « mais », « enfin », etc.). A la fin, accrocher les étiquettes mots connecteur logiques sous les images.
    Remarque : Pour les publics non-lecteurs, le formateur ou la formatrice pourra associer des symboles et/ou dessins correspondant aux connecteurs logiques. Il veillera à faire répéter lentement et plusieurs fois les connecteurs afin de s’assurer que les mots soient bien mémorisés par les participantes et participants.
  • Lancer la lecture de la slide n°18 à n°43.
    Remarque : pendant la lecture, observer la réaction des participantes et participants afin de s’y référer ultérieurement.
  • Par sous-groupe de 2 ou 3 personnes, distribuer les cartes images de l’ebook et leur proposer de se remémorer les événements clés. Leur demander de remettre les images dans l’ordre de l’histoire. Selon leurs compétences en lecture, ils associeront les mots ou les symboles.
  • Dessiner une ligne du temps sur le tableau blanc. (Avant de poursuivre, le formateur ou la formatrice veillera à ce que cette représentation du temps soit comprise par tout le monde. En effet, les représentations temporelles sont très culturelles.) Puis, en groupe, leur suggérer de partager leurs hypothèses sur l’ordre des images. Les participantes et participants viennent tour à tour poser une image de l’ebook sur la ligne du temps, décrivent l’événement de l’image par une phrase commençant avec un connecteur logique.
  • Des volontaires peuvent aimanter les étiquettes mots connecteurs logiques au fil de la ligne du temps. Sinon le formateur ou la formatrice peut le faire.
  • Demander aux participantes et participants ce qu’ils pensent de cette histoire et comment ils la comprennent

Activity 4:  Activité 4 : Continuons à décrire… Il est.. Il se sent … 

Activité de compréhension fine

Matériel
  • Des images des personnages format A4 (1 jeu par sous-groupe)
  • Toutes les images proposées aux activités précédentes
  • Des feuilles A3 de couleur (prévoir plusieurs couleurs à proposer à chaque sous-groupe)
  • Des feutres, stylos de différentes couleurs
  • De la colle, des ciseaux, du scotch, de la pâte repositionnable ou des punaises
  • Des magazines, des feutres, des crayons de couleur
  • Pour aller plus loin : ordinateur, vidéoprojecteur, enceintes, connexion internet.
Déroulé

Pendant l’activité :  

Cette deuxième activité est réalisée après une deuxième lecture individuelle de l’ensemble de l’ebook

  • Lancer la lecture complète de l’ebook. Demander à quelques personnes de résumer chaque partie de l’ebook à l’oral.
  • Par sous-groupe de 2 ou 3 personnes, les inviter à imaginer comment se sent chaque personnage. Puis mettre en commun les hypothèses. Favoriser les interactions, ils ne seront peut-être pas tous d’accord. Tant mieux !
  • Par sous-groupe, leur demander de sélectionner un personnage de l’ebook. Sur une feuille A3 de la couleur de leur choix, ils pourront coller l’image du personnage au centre, et coller tout autour les images qui racontent son histoire et qui montrent comment il se sent. Préciser qu’ils peuvent bien entendu utiliser le dessin et/ou l’écrit.
  • Chaque sous-groupe vient accrocher son affiche et la présenter.
Pour aller plus loin avec l’interculturel : Entre démonstration ou pudeur des émotions

Le formateur ou la formatrice peut à ce stade amener le groupe à s’interroger et à échanger sur la place des émotions dans leur région/pays, à la fois dans le domaine artistique de leur pays (iconographique, musicale, littéraire, etc), et/ou dans leur vie quotidienne. Comment les émotions sont-elles culturellement aidantes ou aggravantes par rapport à la santé mentale ?

Selon le niveau, le type de public, et l’équipement disponible, les participantes et participants pourront partager leurs témoignages grâce à des supports numériques/internet (musique, images de couvertures de livres, images d’œuvres artistiques, photos de personnages célèbres, etc).

Au moment de l’écoute de ces audios, le formateur ou la formatrice pourra proposer à chacun d’imaginer quel élément météorologique il associerait à quelle maison. Il pourra aussi leur demander de fermer les yeux et d’imaginer une couleur. Le formateur ou la formatrice peut également préparer des cartes images correspondant aux éléments météorologiques choisis. Les participantes et participants pourront ensuite coller ces images sur l’affiche à créer en fin d’activité.

PHASE 3 : L’ÉTAPE CRÉATIVE 

Activité 1 : Climax et superlatif ! 

Activité d’appropriation de l’expérience de lecture 

Matériel
  • Des feuilles A4
  • Des feutres, des crayons de couleur
Déroulé

Pendant la séance :

Cette activité est réalisée après une dernière lecture individuelle intégrale.

  • Collectivement, faire un tour de table pour inciter chacun à partager le meilleur moment de l’ebook, selon lui : Quel est le moment le plus fort ? Le plus triste ? Le plus effrayant ? Etc. Favoriser les interactions pour être certain qu’ils comprennent le superlatif. Le but de cette activité est de rester dans les émotions fortes et brèves, en miroir avec la théorie de l’effet unique d’Edgar Allan Poe.
  • Leur demander de dessiner le moment climax de leur choix.
  • Exposer les dessins et laisser un temps au groupe pour se déplacer et regarder tous les dessins afin d’interagir.
Variante : En couv’…
Matériel
  • 1 ordinateur par table
  • Une connexion internet
  • Un compte www.canva.com
  • Un appareil photo
Déroulé

Pendant la séance :

Cette activité est réaliséeaprès une dernière lecture individuelle intégrale.

  • Par sous-groupe de 2 personnes, sur le site internet de mise en forme www.canva.com (plusieurs connexions simultanées sont possibles à partir d’un seul compte), leur proposer de réaliser une affiche qui pourrait être la couverture du livre, ou l’affiche de film si le livre était adapté au cinéma.
    Notez qu’il existe des sites internet de détourage des photos rapides et gratuits.